NON aux coupes dangereuses dans la prévention et l’aide aux addictions!

Chères et chers membres du Conseil fédéral et du Parlement fédéral,

Les mesures d’économie que vous avez décidées entraînent des coupes drastiques dans les budgets de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP). La réduction de près d’un quart du budget de la Stratégie nationale Addictions et des maladies non transmissibles est particulièrement problématique. Il est prouvé que les coupes dans la prévention et l’aide aux personnes dépendantes entraînent une augmentation des coûts consécutifs. Face à des problèmes croissants, cette décision est irresponsable et à courte vue.

Une Stratégie prévoyante plutôt que des coupes

Aujourd’hui, environ 250‘000 personnes vivent avec une dépendance à l’alcool, plusieurs centaines de milliers sont dépendantes à la nicotine et des dizaines de milliers consomment quotidiennement des drogues illégales. Les addictions génèrent chaque année près de 11‘000 décès évitables. On compte environ 300‘000 personnes avec un comportement problématique de jeux de hasard et d’argent et de nombreuses personnes font preuve d’une utilisation problématique des médias sociaux.

Face à l’augmentation de la consommation de cocaïne et de crack et au risque de propagation du fentanyl, un opioïde synthétique très puissant, la santé publique est confrontée à des défis majeurs. La prévention et l’aide aux personnes en situation d‘addictions sont désormais fortement sollicitées. Outre les mesures cantonales, il faut une stratégie prévoyante, coordonnée au niveau national, concertée avec les cantons et les villes – comme celle qui a déjà contribué avec succès à la gestion de la crise de l’héroïne dans les années 1990.

Prévenir la souffrance et les coûts au lieu de les augmenter

Les addictions causent chaque année près de 8 milliards de francs de dommages sociaux et économiques. En revanche, l’aide et la prévention des addictions font un travail formidable et réduisent les souffrances et les coûts. Selon une étude, chaque franc investi permet de multiplier les économies réalisées - 23 francs pour l’alcool, 41 francs pour le tabac.

Malgré cela, 2 millions de francs, soit près d’un quart du budget 2025, ont été supprimés dans le cadre d’un programme d’économie de l’OFSP. Cela aura de graves conséquences: un renforcement des problèmes d‘addictions, plus de souffrance pour les personnes directement et indirectement concernées ainsi que des coûts consécutifs nettement plus élevés pour la société, qui dépassent la somme « économisée ». Ces coupes entraînent des coûts supplémentaires plutôt que des économies.

Et ces coupes ne sont qu’un début : d’autres sont déjà prévues. C’est précisément au vu de la problématique actuelle du crack et de la possible propagation du fentanyl qu’une aide et une prévention des addictions fortes et coordonnées au niveau national sont très importantes. Faire des économies maintenant, c’est prendre le risque de perdre le contrôle – au détriment des personnes concernées, de leurs proches et de la société dans son ensemble.

C’est pourquoi nous demandons au Conseil fédéral et au Parlement : pas de mesures d’économie dans le domaine des addictions !